BOB TONIC
INFO
BOB TONIC
BIOGRAPHIE
Bob Tonic propose des sculptures en résine, bronze, béton, des œuvres uniques ou en série limitée. BT est un team créatif créé à New York City en 2018 par deux anciens publicitaires français, « parce qu’on travaillait déjà là-bas, que c’est un berceau des arts urbains, avec un public difficile qui a tout vu… » Bob Tonic est une expérience : peut-on mettre des moyens techniques impeccables au service d’œuvres neo-pop? Peut-on aborder ce marché – avec ses marchands et ses galeries – comme une start-up ?
Auto-interview
Pourquoi prendre un pseudo, Bob ?
« Parce que nous sommes un duo, que nos initiales sont des double B. Bob ça fait sens. Nous venons de la pub, nous avons passé notre vie dans un monde de marketeurs, à mi-chemin entre la création pure et le commerce dur. Nos références profondes, c’est une culture pub et pop, une adoration pour les couvertures de magazines et les affiches retro ; alors oui le nom Bob Tonic, c’est un collage vintage, une façade ironique et rétro, qui permet de ne pas se prendre au sérieux dans une attitude engagée, c’est anti-nombriliste ; ce qu’on propose devrait être plus intéressant que « qui nous sommes ». Bob, d’abord, c’est la même parfaite symétrie que pop, c’est donc notre vision, notre proposition. Tonic, parce que nous avons tous deux une grande énergie positive, on s’est souvent relevé des mauvais coups de l’existence. Il y a cette amertume dans le tonic qui ressemble à la vraie vie… Et puis ça se mélange bien avec le gin, la vodka ; l’art urbain est un cocktail géant où tout serait idéalement bien dosé. On mixe, on coupe, on recolle des morceaux qui nous touchent. Nous avons beaucoup travaillé l’idée de base avant de démarrer fin 2018.
Et c’est quoi l’idée justement ?
« L’art urbain, c’est l’antithèse de notre ancien métier. C’est « Défense d’Afficher ». Toute cette mauvaise herbe qui a poussé dans les années 60, contre-culture, contestation, explosion de la grande consommation. C’était totalement à la marge, et du marché de l’art, et de la légalité. C’est amusant de voir à quel point aujourd’hui, dans les années 2020, cette marge est devenue la norme. Et la mauvaise herbe est devenu ce vaste champ, bien cultivé. Nous aimons bien l’idée de nous inscrire là-dedans, alors que tout, absolument tout, a déjà été fait, et très bien fait dans cette grande iconographie pop. On s’est juste dit : produisons quelque chose. Mais raisonnons avec notre background ; ne partons pas de la posture de l’artiste, mais d’une start-up de l’art urbain, une « st’art up ». Démarrons à New York pour revenir aux sources, abordons la sculpture parce que c’est compliqué, techniquement et financièrement, et apprenons à travailler les matières. Partons de l’iconographie populaire, revenons aux fondements du pop. Par exemple « La Fille au Ballon » de Banksy est devenue une des images mythiques du début du XXIè siècle, au même titre que la bouteille de Coca au siècle précédent. Si l’art urbain devient iconique et s’auto-parodie, la boucle est merveilleusement bouclée. Alors on fait Escape From The Wall, la fille au ballon, qui se décolle de son mur. »
Donc le fil directeur serait un détournement des grandes figures de l’art urbain ?
« Peut-être. Nous avons inséré le Love de Robert Indiana dans un gant de boxe en béton. Ca donne « love is not a fight ». Nous avons créé cette araignée de mer géante, une sculpture de 4 mètres, piquante et torturée comme du Louise Bourgeois, mais avec le rouge glossy, un peu too much, d’un Koons. La vraie idée directrice, c’est cependant de réaliser des pièces uniques ou des séries très limitées avec une grande rigueur dans l’exécution et la finition. L’effet coulure, le splash est un classique, mais nous en avons fait un objet spectaculaire et parfaitement fini, notre process de production est coûteux. Au delà de la résine, du bronze et du béton nous allons explorer, torturer, tester des matériaux inédits pour ce type d’œuvre. Penser comme une start-up nous permet de nous libérer d’un style, de la fameuse patte de l’artiste, de sa ligne de conduite… Et pourquoi pas, de mettre de l’innovation tech au cœur de tout ça. »