MOQUAY
INFO
MOQUAY
BIOGRAPHIE
« Les pigments de la vie »
Né en France en 1970, Georges Moquay est un artiste peintre français. Il est le fils de Daniel Moquay et de son épouse Rotraut Klein-Moquay, veuve,depuis 1962, d’Yves Klein.
PARCOURS
Jusqu’en 1982, Georges Moquay vit avec sa famille entre la France et l’Espagne (Ibiza). avant de partir avec les siens pour l’Arizona (États-Unis). Après son service national accompli en 1991 comme interprète dans la marine française à bord de “L’Orage”, il revient en Arizona pour étudier, à l’Université, la photographie et l’histoire de l’art. Depuis 1995, il a exposé dans de nombreux lieux et galeries en Arizona, France, Espagne, Australie…
Il vit et travaille à Paris, multipliant les expériences artistiques et plasticiennes autour de la peinture, de la musique, de la vidéo. Il a tourné dans le film de Richard Bohringer « C’est beau une ville la nuit ».
Né dans une famille où l’Art sous toutes ses formes est le maître-mot, peintre de la couleur et des explosions expressives, influencé par les musiques pop, rock, reggae, par les signes de la modernité graphique: tags, grafs, BD…; les références aux communautés ethniques, Georges Moquay est un artiste, pleinement que l’on peut situer dans la lignée de Jean-Michel Basquiat, des Robert Combas, etc…
Dans une cour pavée du XIème arrondissement de Paris, une porte à deux battants s’ouvre sur l’atelier de Georges. Espèce de hangar reconverti en loft, avec sol d’origine en briques et charpente haut perchée : un magnifique volume à l’échelle de ses grands formats.
D’emblée, le ton est donné avec son personnage, « le wigger » (une contraction de white nigger) qui se répète sur les murs. On est à l’heure africaine et Georges, petit blanc, fait des dessins de couleurs. « Le wigger, c’est mon bouddha, mon île de Pâques, mon totem », déclare-t-il avant d’expliquer qu’il est venu comme ça, d’un trait, en pensant au distributeur de bonbons dont la tête se soulevait pour laisser échapper un petit rectangle pastel et sucré. Ah ! L’enfance !
Ensuite, Georges a réfléchi. Il s’est dit que son personnage d’homme noir au visage blanc avait à voir avec les fêtes de la mort où mexicains et africains se griment en blanc pour se faire des têtes de squelettes. Et comme « rien n’est plus vivant que d’être proche de la mort », il a ensuite remarqué que les lèvres pulpeuses de son « wigger » ressemblaient au corps d’une femme étendue sur un canapé.
Dans le bric à brac de l’atelier, où l’odeur du café se mêle à celle de l’essence de térébenthine, derrière les pots de pigments qu’il appelle ses épices, il y a les des toiles roulées. Elles sont immenses, peintes all-over, avec des visages-masques, des dents, des croix, des cœurs, des superpositions de personnages burlesques. Elles grouillent de vie et de couleurs. Issues de la culture hip hop, du rap, de M.T.V, elles ont un côté dadaïstes version B.D, pop art sur fond de graffiti. « Je voudrais que mes tableaux donnent envie de danser ». Monaco ne s’y est pas trompé, choisissant comme couverture à son carton d’invitation pour le Bal de la Rose 2006 (au profit de la Fondation Princesse Grace de Monaco) un tableau de Georges.
Il est né dans la peinture, façon de dire qu’il appartient à une famille d’artistes. Commençons par la star de l’art contemporain, Yves Klein, premier mari de sa mère. « Il n’a pas choisi la plus mauvaise couleur ! »
J’ai la chance d’avoir été béni par ce bleu. Une bénédiction assez royale puisque ma mère a été sacrée « Reine de bleu » à son mariage. Parlons-en de sa mère, Rotraut, soeur du sculpteur Gunther Uecker, icône de la scène allemande, elle-même peintre-sculpteur de galaxies mystiques, d’envolées de coeurs et d’animaux imaginaires. « Ma mère et moi, on utilise les mêmes couleurs, les mêmes armes. Il y a des correspondances entre nos travaux. C’est comme une suite, une harmonie, un équilibre ».
Reste la figure centrale de son enfance, Marie Raymond, mère d’Yves Klein, sorte de troisième grand-mère pour Georges, baptisée « Mimaman ». « Elle s’habillait comme un perroquet. Elle était drôle, gaie, gentille. Je la voyais peindre avec toutes ses couleurs. Je pense que c’est à elle que je ressemble le plus ». Difficile d’être soi-même quand on a une telle parentèle, quand les amis de la famille s’appellent Pierre Restany, le pape des Nouveaux Réalistes, Arman, César ou Niki de Saint-Phalle. Du plus loin qu’il s’en souvienne, Georges a peint. Peint parce que son coffre à jouets était plein de tubes et de pinceaux, peint parce qu’il avait le droit, avec son frère David, de barbouiller les murs de sa chambre, peint parce que Rotraut demandait à ses fils de poncer, avec du papier de verre, le trop plein de matière de ses toiles.
« Mon seul repère, c’est la peinture », dit celui qui a été bringuebalé de Paris à Ibiza, de Goussonville en Arizona, et a voulu un « vrai métier », loin de l’héritage familial. Il a tenu un coffee shop à Phoenix, puis après une école en Suisse, s’est essayé à la photographie. Seulement voilà : « quand je ferme les yeux, je fais de la peinture ». On n’échappe pas à son destin. A 24 ans, il a son premier atelier, baptisé « Paris-Phoenix » en hommage au « Paris-Texas » de Wim Wenders, dans le quartier universitaire de Tempe. « On le partageait à six. On jouait à la petite Factory ». Georges Moquay est un artiste de son temps. Il a intégré à son travail, les références à la télévision et une certaine dérision. Il décloisonne les disciplines, faisant de la peinture le matin, de la photo ou de la vidéo l’après-midi, une performance le soir. Ses « portraits-photos », mêlent deux médiums, puisqu’il s’agit d’une peinture d’après polaroïd. On dirait des paysages. Ce sont des profils. Lui y voit des masques. Et quand il ne peint pas, Georges fait de la musique, de la batterie, et joue les maîtres de cérémonie avec pour nom de guerre « G White ». […] Entrez dans la danse !