MAZEL & JALIX
INFO
MAZEL & JALIX
BIOGRAPHIE
Forme et fond se rejoignent, l’utilisation du bronze dans ce que ce matériau a de plus primitif souligne s’il était nécessaire le sujet de Mazel & Jalix, mettre en scène la vie dans ce qu’elle a de plus simple.
Posés sur des boîtes, des socles, des assiettes, les fruits se dressent sans jamais se figer, autant de vanités disposées dans le jardin des Hespérides où le fruit au centre se laisse choisir, goûter sans être objet de discorde mais bien de plaisir, le bronze se fait alors vivant objet de désir. Pourtant à l’observateur attentif il n’échappera pas que, ça et là quelques flétrissures apparaissent déjà, le fruit se fait trop mûr, se tache, courbe sous son propre poids.
La décomposition est déjà là, marque de son empreinte l’œuvre de Mazel & Jalix. Créer revient alors à amener l’œuvre vers sa fin, son pourrissement, mais le fruit revient subséquemment à la terre et dans un éternel recommencement à la création.
Tels les Naturalistes du 18 ème siècle, Mazel & Jalix édifient une véritable collection ‘naturelle’ qui s’inscrit entre la recherche et l’idéalisation. Les titres des sculptures réduisent les œuvres à des études. Il s’agit de rassembler et de nommer une série de spécimens choisis, emblèmes d’une nature en transformation.
Interview :
Pourquoi avez-vous choisi la sculpture ?
Jalix : Diplômé en horticulture, la sculpture me permet de révéler ce monde végétal qui me fascine et le choix du bronze s’est imposé à moi par sa sensualité. J’aime jouer avec la disproportion et mettre en valeur les petits détails, ceux que
personne ne voit mais qui pour moi prennent une dimension extraordinaire.
Mazel: La sculpture s’est imposée graduellement je voulais toucher du doigt la vie dans ce qu’elle a de plus banal et de plus sensoriel. La peinture ne suffisait plus, il me fallait passer à une œuvre en trois dimensions.
Vous créez votre propre jardin extraordinaire, il y a du Gulliver en vous.
Jalix: Encore une fois, tout dépend du point de vue à partir duquel vous vous positionnez, ces fruits sont- ils énormes ou ridiculement petits ? Ce dont je suis sûr c’est qu’il existe en eux un excédent de vie. Nous sommes des jardiniers ébahis par leur propre récolte. Le sujet comme nous le représentons tend alors vers l’extrême, nous aimons cette idée que la création dans ce qu’elle a de plus exagéré, choisit elle-même ses limites et échappe ainsi aux règles de proportion, de forme idéale qu’on aimerait lui imposer, elle prend sa propre place.
Mazel: Nous aimons la simplicité et je crois que comme nous l’avons déjà dit le sujet lui-même renvoie à cette idée.
Jalix: Toutefois, ce qui est en œuvre en même temps dans la sculpture c’est l’extrême complexité du processus de création, la fonte elle-même, la ciselure, la patine. La difficulté du travail ne doit apparaître à aucun moment, mais comme le mystère de la vie, le lent processus de pro-création est inhérent à l’œuvre. Cette simplicité n’est en fait que le résultat d’un mouvement créatif long et complexe qui se nourrit de chaque étape.