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BOB TONIC

BOB TONIC

Bob Tonic

Bob Tonic propose des sculptures en résine, bronze, béton, des œuvres uniques ou en série limitée. BT est un team créatif créé à New York City en 2018 par deux anciens publicitaires français, « parce qu’on travaillait déjà là-bas, que c’est un berceau des arts urbains, avec un public difficile qui a tout vu… » Bob Tonic est une expérience : peut-on mettre des moyens techniques impeccables au service d’œuvres neo-pop? Peut-on aborder ce marché – avec ses marchands et ses galeries  – comme une start-up ?

Auto-interview

Pourquoi prendre un pseudo, Bob ?

« Parce que nous sommes un duo, que nos initiales sont des double B.  Bob ça fait sens. Nous venons de la pub, nous avons passé notre vie dans un monde de marketeurs, à mi-chemin entre la création pure et le commerce dur. Nos références profondes, c’est une culture pub et pop, une adoration pour les couvertures de magazines et les affiches retro ; alors oui le nom Bob Tonic, c’est un collage vintage, une façade ironique et rétro, qui permet de ne pas se prendre au sérieux dans une attitude engagée, c’est anti-nombriliste ; ce qu’on propose devrait être plus intéressant que « qui nous sommes ». Bob, d’abord, c’est la même parfaite symétrie que pop, c’est donc notre vision, notre proposition. Tonic, parce que nous avons tous deux une grande énergie positive, on s’est souvent relevé des mauvais coups de l’existence. Il y a cette amertume dans le tonic qui ressemble à la vraie vie… Et puis ça se mélange bien avec le gin, la vodka ; l’art urbain est un cocktail géant où tout serait idéalement bien dosé. On mixe, on coupe, on recolle des morceaux qui nous touchent. Nous avons beaucoup travaillé l’idée de base avant de démarrer fin 2018.

Et c’est quoi l’idée justement ?

Donc le fil directeur serait un détournement des grandes figures de l’art urbain ?

« Peut-être. Nous avons inséré le Love de Robert Indiana dans un gant de boxe en béton. Ca donne « love is not a fight ». Nous avons créé cette araignée de mer géante, une sculpture de 4 mètres, piquante et torturée comme du Louise Bourgeois, mais avec le rouge glossy, un peu too much, d’un Koons. La vraie idée directrice, c’est cependant de réaliser des pièces uniques ou des séries très limitées avec une grande rigueur dans l’exécution et la finition. L’effet coulure, le splash  est un classique, mais nous en avons fait un objet spectaculaire et parfaitement fini, notre process de production est coûteux.  Au delà de la résine, du bronze et du béton nous allons explorer, torturer, tester des matériaux inédits pour ce type d’œuvre. Penser comme une start-up nous permet de nous libérer d’un style, de la fameuse patte de l’artiste, de sa ligne de conduite… Et pourquoi pas, de mettre de l’innovation tech au cœur de tout ça. »

MAZEL & JALIX

MAZEL & JALIX

Forme et fond se rejoignent, l’utilisation du bronze dans ce que ce matériau a de plus primitif souligne s’il était nécessaire le sujet de Mazel & Jalix, mettre en scène la vie dans ce qu’elle a de plus simple.
Posés sur des boîtes, des socles, des assiettes, les fruits se dressent sans jamais se figer, autant de vanités disposées dans le jardin des Hespérides où le fruit au centre se laisse choisir, goûter sans être objet de discorde mais bien de plaisir, le bronze se fait alors vivant objet de désir. Pourtant à l’observateur attentif il n’échappera pas que, ça et là quelques flétrissures apparaissent déjà, le fruit se fait trop mûr, se tache, courbe sous son propre poids.
La décomposition est déjà là, marque de son empreinte l’œuvre de Mazel & Jalix. Créer revient alors à amener l’œuvre vers sa fin, son pourrissement, mais le fruit revient subséquemment à la terre et dans un éternel recommencement à la création.

Tels les Naturalistes du 18 -ème siècle, Mazel & Jalix édifient une véritable collection ‘naturelle’ qui s’inscrit entre la recherche et l’idéalisation. Les titres des sculptures réduisent les œuvres à des études. Il s’agit de rassembler et de nommer une série de spécimens choisis, emblèmes d’une nature en transformation.

Interview : 

Pourquoi avez-vous choisi la sculpture ?

Jalix : Diplômé en horticulture, la sculpture me permet de révéler ce monde végétal qui me fascine et le choix du bronze s’est imposé à moi par sa sensualité. J’aime jouer avec la disproportion et mettre en valeur les petits détails, ceux que
personne ne voit mais qui pour moi prennent une dimension extraordinaire.

Mazel: La sculpture s’est imposée graduellement je voulais toucher du doigt la vie dans ce qu’elle a de plus banal et de plus sensoriel. La peinture ne suffisait plus, il me fallait passer à une œuvre en trois dimensions.

GRAFF

GRAFF

ANTOINE GRAFF

La destinée d’Antoine Graff n’était pas pliée d’avance. Certes, né d’un père artiste peintre et petit-fils d’un fondeur, la fusion des arts devait inévitablement s’opérer en lui. Et que dire de ce patronyme qui sonne comme un aka ! Mais sa carrière s’est écrite quelque peu différemment, entre coloriage, baroudage et pliage.

Le petit Antoine commence à peindre à 8 ans. A 14 ans, à l’âge où les adolescents entrent en crise, il obtient sa première commande ! En 1954, il quitte son Alsace natale et intègre les Beaux-arts de Paris… mais pour mieux y poursuivre l’école buissonnière. Son intuition l’incite à fréquenter les ateliers de Zadkine et de Lhote. Le sculpteur Zadkine aime les pieds des statues de Graff. Le peintre Lothe le considère comme un grand dessinateur… une fois qu’il a abandonné Delacroix ! Graff adoubé par deux maîtres – et non des moindres ! Une énième pitrerie, sans doute.

Sa vraie crise d’adolescence survient à 26 ans car il ne se considère plus que comme un « habile ». C’est une période de vacuité où l’Homo habilis entre en guerre du feu contre lui-même. Le plus grand des paradoxes, c’est qu’il vit alors de ses créations, porté par ses deux galeristes. Mais rien n’y fait.

Il crée son entreprise de vitrines de prestige pour les pharmacies et obtient un succès à faire pâlir de jalousie les plus chevronnés des businessmen. Le brevet qu’il dépose lui apporte onze mille pharmaciens-clients sur un plateau ! Mais Homo habilis ne peut se contenter de vitriner. Il se lance dans l’imprimerie publicitaire. Bientôt son savoir-faire attire les artistes. Télémaque, Arman, César, Villeglé défilent dans sa nouvelle officine pour y exécuter des estampes originales. Son entreprise dévie progressivement de l’imprimerie à l’édition d’art. Il le reconnaît sans nostalgie mais avec un recul humoristique affirmé : il s’enrichit, voyage, l’argent est encore facile… Ultime coup de maître, il s’offre le luxe de créer la galerie La Main bleue à Strasbourg en 1974, où il expose Alechinsky, Bram van Velde et Télémaque, encore. Pendant cinq ans il a sa « danseuse ». Elle pirouette dans l’Art.

La décennie quatre-vingt approche avec son lot d’excentricités en tous genres. Graff ne peut se réprimer : « je fais le guignol » ! Cette expression loufoque cache en réalité un état d’esprit bien particulier. Il cherche son « sujet »… allant même jusqu’à dessiner d’étranges compositions hyperréalistes d’après de vieilles photos de famille. Forcément l’attrait eighties du kaléidoscope. Et un échec, cela va de soi… il arrête tout. Stop le patrimoine et tout le tralala ! L’héritage, c’est vraiment pas son truc.

PONCHARAL

PONCHARAL

Léa Poncharal

Plus aixoise que Biarrote, Léa Poncharal grandit avec des crayons de couleurs et des pinceaux grâce à son grand père qui lui transmet sa passion.

Elle s’affirme d’abord avec de grands portraits de figures célèbres : Lenny Kravitz, Tiger Woods, Al Pacino, ou encore Dali, qu’elle décline au pluriel et traite à grands coups de pinceaux en captant la force des expressions.

Parfois, elle met en scène comme le boxeur Mohamed Ali prêt a en découdre ou encore Daniel Craig, alias James Bond, au milieu de femmes, de voitures et de planches a billets, en soignant aussi bien le fond que la forme.

La sculpture prend peu a peu sa place dans l’univers de Léa, aidé par la technologie, elle semble avoir trouvé son chemin.

Notamment avec ses œuvres réalisées avec des foulards de soie, qu’elle sublime sous différentes forme, come des papillons, des cœurs ou bien encore sur des volants de voiture… Une technique inédite.

Son rêve ? Continuer à développer cette technique et consacrer toute sa vie à la création.

Pourquoi sinon pour en revenir à l’essentiel, faire révéler la matière par la lumière, ouvrir une porte dans l’espace et dans le temps, remonter jusqu’à nos origines.  C’est probablement ce qui fait que la sculpture occupe une place majeure dans les arts premiers. Et c’est aussi ce qui m’a attiré à elle.

Je suis une autodidacte revendiquée. Je n’ai pas de mentor, ni même de modèle mais Giacometti, Dali, Louise Bourgeois, Andy Warhol, Jeff Koons…et d’autres m’ont inspiré et m’inspirent encore.

Mon grand-père était artiste. Il m’a donné le goût de la création et m’a appris la peinture. C’est par ce chemin que j’en suis venu à m’intéresser au travail de la matière, parce qu’elle se prête aux volumes, aux perspectives et à la profondeur.

Mais je me vis d’abord comme une plasticienne, quelqu’un qui pratique un art en transition et aime occuper les espaces interstitiels. Je revendique une création du recyclage, du détournement et de la démarque qui aime à dépoussiérer les symboles, épingler les icones, s’amuser de ce qui est sérieux mais surtout tenter de redonner une dimension populaire à la création, mais toujours avec douceur, sans haine ni violence. Mes œuvres sont conçues comme des rencontres entre le désuet et la modernité, entre l’unicité et l’industriel, entre la lumière et l’obscurité, entre le simple et le complexe.

Je procède par série parce que j’aime dérouler le fil d’Ariane en déclinant une idée, en la creusant et même en allant jusqu’à l’user.